Bonsoir les copines !
Parce qu'il n'y a pas que la nourriture dans la vie, je passe pour un rapide détour sur le forum afin de vous raconter ma dernière folie qui date de cet après-midi, à 17h00. Pour une fois, pas de grande distance en voiture pour chausser mes baskets, j'ai participé à une course à pied locale, dans un quartier très sympa de Genève, en catégorie course-relai-mixte.
Il s'agissait en fait d'un parcours de 10 km dans les rues carougeoises, réparti en 4 boucles de 2,5 km. J'avais convenu avec mon mari que je ferai la 1ère boucle, lui la 2ème, moi la 3ème et lui s'élancerait pour le dernier tour.
Plusieurs fois il m'avait prévenu "faut aller à fond" qu'il disait....!
Euh... mais moi je cours super lentement d'habitude.
Et il insistait !
Cela me faisait rire sauf qu'une fois que la course à débuté, je ne riais plus du tout
Rhooo la vache, ce n'était pas une plaisanterie alors .
Les coureurs se sont élancés comme si ils avaient le feu au c..
Quelle ambiance, quelle folie contagieuse. Je suis partie comme une folle (j'obéis bien à mon mari, vous ne trouvez pas ?). Très vite, je me suis fait dépassée et dépassée et dépassée encore. Mais qu'est-ce que je faisais-là ? Je ne reconnaissais aucune sensation ressemblant à mes entraînements ou précédentes courses. Mes tripes s'agitaient dans tous les sens, la tête ne savait même plus où était le reste du corps. Je crois qu'on peut le dire, je découvrais la violence d'une course en zone rouge.
J'ai vite compris que je ne tiendrai même pas 2,5 km. J'allais minimum mourir avant ! J'ai donc ralenti après environ 1,6 km. Là non plus, je ne me reconnaissais pas. Il me semblait que j'étais plus lente que jamais en 2 ans de course. La machine déraillait complètement, je ne gérais rien du tout sinon la rage de ne pas lâcher. Je savais que mon mari m'attendait au bout de la première boucle, que je devrai lui remettre la puce (sous forme d'un bracelet transmissible) et qu'il allait à son tour donner le maximum. La simple idée de le freiner trop, d'abandonner le semblant de rythme que j'avais, me donnait de petites ailes bien fragiles.
J'ai enfin vu la ligne droite annonçant la fin de ma première boucle. Impossible d'accélérer. Mes semelles étaient plombées, je pesais au moins 300 kilos à chaque foulée. Et puis, je l'ai vu. Il m'attendait le bras tendu. J'ai levé ma main et je lui ai donné son sésame. Il est parti si vite que je n'ai même pas réussi à lui faire un clin d'oeil. Quant à moi, j'ai sympathisé avec la première barrière venue. On a fait un collé-serré, c'est vite vu, c'était elle ou la pelouse. Je ne tenais plus sur mes pattes. A ce moment, un journaliste d'une télé locale à eu la bonne idée de me demander comment j'allais tout en me filmant. Je n'ose pas imaginer le portrait ! J'ai sorti quelques mots de je ne sais où, certainement plein de bêtises, et j'ai tenté un sourire (bôf bôf il n'a pas du être très séducteur ce rictus !). Le petit coup d'oeil à ma montre m'avait donné un temps de 14 minutes et quelques secondes au premier tour. Ce chiffre ne faisait même pas tilt dans mon cerveau, j'étais vidée.
Soudain j'ai vu un maillot rouge, c'était mon mari. Il avait mis environ 10 minutes pour la 2ème boucle. Je devais repartir, ne pas penser, ne pas compter, juste courir. Va Evidence, cours ! Pffff il n'était pas question de me faire avoir 2x dans ce rythme endiablé qui fait bouillir le sang dans mes veines. J'ai alors cherché une vitesse plus convenable pour mon petit coeur. Je savais que ce n'était pas rapide, tout en étant malgré tout au-dessus de mes habitudes. Il n'y avait plus grand monde autour de moi, j'ai alors apprécié d'avoir ma musique sur les oreilles. Plus je cours, plus je sais que la musique est une alliée pour mon mental. Je me calque alors sur des paroles précieuses, j'efface mes pensées négatives et je donne tout ce que j'ai. Ma 2ème boucle s'est déroulée avec plus d'aisance et même un brin de plaisir. J'ai mis environ 15 minutes pour terminer mon 2ème passage. Un EXPLOIT !!!! En partant moins vite, en gérant mieux mon effort, je n'ai pas perdu beaucoup de temps et c'est ce qui m'a permis de sprinter comme une malade pour remettre la puce à mon mari afin qu'il s'envole pour son dernier tour.
J'ai alors retrouvé 2 de mes 4 enfants et nous sommes allés accueillir mon chéri sur la ligne d'arrivée.
Notre objectif était de tenter de finir en moins de 55 minutes et... nous avons réussi !
Course bouclée en 48 minutes et 56 secondes.
Ce soir je suis explosée de fatigue mais tellement HEUREUSE d'avoir osé cette course folle. Je sais que ma préférence actuelle c'est le 10 km (je n'en ai fait que 2 dans ma petite vie de coureuse) mais c'est fort possible que je revienne en 2012 pour re-tenter cette course-relai-mixte !!!
Prochaine course samedi 2 octobre, il me reste une semaine pour me reposer un maximum.