Coucou les filles,
Je ne sais pas trop par où commencer je suis très touchée par ce que vous avez posté sur mon post...
Je voudrais vous raconter, le plus concis possible mon histoire en tant qu'ancienne anoréxique et boulimique, non pas pour susciter la pitié et la peine mais en quise de témoignage pour les personnes en detresse qui tenteraient en vain de guérir de cette maladie et de s'en sortir définitivement. C'est dur, mais il faut y croire et il faut voir cette guérison sur le long terme et comme une forme de "renaissance".
Pour ma part, ca ne me dérange pas du tout de parler de mes pbs de TCA, bien qu'au début je cachais ce comportement étrange de peur d'être jugée et critiquée ..
Aujourd'hui, j'ai appris à vivre avec et à en parler sans la moindre hésitation... C'est une maladie comme une autre, on n'a pas vraiment choisi d'être ainsi, la preuve on veut s'en sortir.
Mon histoire a commencé il y a environ 3 ans de cela. Depuis toute petite, je n'aimais pas forcément manger, j'étais même une petite fille toute fine. Les seuls repas que j'appréciais réellement étaient sans aucun doute le petit-déjeuner composé de céréales croustillantes et de lait et le goûter; un petit pain au lait avec 2 carrés de chocolat à l'intérieur. J'étais une enfançonne suraffamée de sucre et je ne cessais de chercher ma pitance : la quête du Graal. Ma mère réprouvait et réprimait cette passion et m'interdisait un 2ème petit pain au lait... J'avais toujours cette impression de rester sur ma faim. Au lycée je commençais plus ou moins à prendre goût à la nourriture sans pour autant manger équilibré, je ne mangeais qu'à ma faim et malgré ce déséquilibre et cette gourmandise du sucre je ne prenais pas de poids, j'étais assez active, beaucoup de marche et une pratique régulière d'activité physique; la natation.
En vue d'obtenir ma double licence en Angleterre, je me suis retrouvée en tant que fille au pair à Newmarket, une petit ville sympatique non loin de Cambridge. N'ayant pas trouvé de logement à Cambridge j'optais pour ce choix qui me paraissait idéal pour une étudiante ayant très peu de moyen (financièrement parlant). On devait me loger, me nourrir et me payer pour en échange garder une petite fillette de 2 ans. Cependant, une fois sur place, je n'étais pas nourrie et pas très appréciée par la mère de famille qui avait mon âge mais qui en avait l'air d'une trentagénaire ... De nature timide et renfermée sur moi-même je dis mot à personne, jusqu'à la visite de mon frère qui eut un choc en me voyant avec 5 kilos en moins (45 kg pour 1m70 ) ... La crise de jalousie de la mère de famille au bout de la 2ème semaine fut "la dernière goutte d'eau qui fut déborder le vase " . J'ai donc quitté la ville pour trouver une résidence universitaire avec l'aide de mon professeur. Il me fallait alors un petit job, afin de me nourrir et payer mon loyer, j'ai donc opté pour le KFC, où on me faisait travailler jusqu'à pas d'heure
(2h00 du matin ...) sans parler du responsable qui me faisait la cours et me fixait durant des heures. Déjà très timide, les regards pervers de cet homme me firent sentir comme une personne sale car je ne répondais aucunement à ces avances...
Entre tps je cherchais bien evidemment ailleurs afin de trouver qqch de mieux et de + propre.
Starbuck's coffee fut alors mon nouvel emploi, j'étais très appréciée par le manager et toute l'équipe au point de mon confier les clés de la boutique pour l'ouvrir et faire la "close " ... Ms, encore une fois; on s'etait bien moqué de moi et la solitude, l'ennuie, la prise de poids avec la "mal bouffe " et toutes les pâtisseries et boissons sucrées à volonté pour le personnel de la cafét' me poussèrent un jour inconsciemment vers la boulimie, je mangeais, me purgeais, pleurais et ainsi de suite jusqu'à atteindre les
63,9kilos. Le manager avait tenté de me faire du mal et encore une fois, refusant ses avances je fus brutalement virée ...
Le retour en France s'avérait donc urgent, sauf qu'une fois de retour tout le monde me fit la remarque "
Ah mais tu es énorme ! Tu as atrocement pris du poids ! " jusqu'à ne plus me reconnaître. C'est ainsi que j'ai entamé mon régime, au début assez équilibré jusqu'à ne plus manger ... L'écoeurement de la nourriture, une image de moi avec tjrs ces kilos en trop même à 49 kilos ! Je m'isolais et m'habillais amplement pour que personne ne s'en aperçoive, je passais des jours sans rien avaler et même lorsque je mangeais je vomissais tout. La déprime, l'isolement, la disparition des règles , le début d'un enfer...
La suite est très simple, mon entourage s'est bien vite rendu compte de mon état et j'ai donc été surveillée et donc la reprise de poids a été immédiate mais dur dur d'accepter la reprise de poids et rebelotte le régime mais je n'ai jamais re-atteint les 60 le maximum a été le 55 (sauf le mois dernier 56 !). Durant 6-7 mois, j'avais appris à manger équilibré et garder un poids de forme autour des 51-52 jusqu'à cet hiver où j'ai atteint le 55 et entamé à nouveau un régime, cette fois-ci le RA pour ne pas retomber ds ce cercle infernal ... Mais echec encore une fois ! une fois le 51, l'angoisse et le stress me poussèrent à nv à me faire vomir (solution trop facile pour ne pas trop "gonfler") Or c'est FAUX ! on grossit même lorsqu'on se purge; la preuve 5 kilos en l'espace d'un mois... Enfin, bref un long combat au quotidien, une obsession de la nourriture, un questionnement, des larmes et des pleurs, tout ceci sans réponse jusqu'au jour où je prends mon courage à 2 mains et consulte une psy...
J'y vois + clair dorénavant. Mes troubles ont commencé en Angleterre mais aujourd'hui je n'y suis + et pourquoi les crises surviennent-elles donc ? On ns parle de combler un "vide " Quel vide ? Pourquoi manger pr ensuite vomir si c'est pr combler un vide ? Un vide, le manque d'affection des parents trop souvent absent, une image qui m'est réstée à l'âge de 4 ans, "vomir" une façon de s'affirmer et de s'occuper de soi ... Pourquoi la nourriture ? Parce que c'est la mère qui nourrit son enfant (nourriture < = >mère nourricière ). Je comble ce manque en mangeant et je revomis pour revenir à mon état de "vide" auquel je me suis inconsciemment attachée ... Voilà pour le moment les réponses que j'ai trouvé grâce à un travail sur moi-même. Il n'y a pas que ça évidemment, c'est assez complexe mais je sais que je vais y arriver, il n'y a pas de raison.
Votre soutien m'aide bcp bcp, je suis très sincère, en lisant tous vos messages j'ai eu les larmes aux yeux. Mon défaut est que je suis une personne très sensible, fragile et qui manque de confiance en soi... C'est pourquoi j'aime vous lire car je prends confiance en moi et je fais le plein de courage ^^ MERCI à toutes d'être là.
PS: Navrée pour ce long pavé ... Merci à celles qui auront le courage de le lire ...