Je vais essayer de ne rien oublier ! Les personnes non concernées par la précocité peuvent passer au message suivant, ça va être long !!!
Ils ont été testés tous les deux par la même psychologue, pas d'entretien, hors téléphonique lors de la prise du RV avant, et pas d'entretien après, si ce n'est une petite conversation lors de la remise des résultats.
Morgan n'a été vu par personne d'autre, il était en CM2 avec 1 an d'avance quand il a été testé, (WISC III à l'époque)et n'avait aucun problème ni relationnel, ni de scolarité, ni de quoi que ce soit, sauf avec nous où il était, excuse-moi le terme, vraiment très très chiant !!! (maintenant, ça va beaucoup beaucoup mieux, heureusement !!!).
Il a eu des années collège plutôt bonnes, malgré le fait qu'en 5e, il s'est retrouvé dans une classe épouvantable, avec des énergumènes vraiment terribles, et que son envie d'apprendre a été sérieusement altérée cette année-là...
Au lycée, dans un établissement privé plutôt strict, bof... mon fils est la plus grosse feignasse que la terre ait jamais portée, il n'a rien foutu, était en 1eS parce qu'il voulait être radiologue (il s'était renseigné, et c'était la spécialité qui gagnait le plus d'argent...). Bref, ils ne l'ont pas admis en termS, mais en termES où il a brillé. Les autres étaient écoeurés de le voir ne rien faire et être en tête de classe, malgré le fait qu'il n'avait pas suivi le programme d'éco de 1e... bac, sans réviser, 15,7 de moyenne...
Il voulait entrer à sciences po, n'a pas bossé le concours, n'a même pas lu l'ouvrage, et malgré ça, n'a loupé que d'un cheveu !
Du coup, fac, les profs vus lors de l'entretien pédagogique, au vu de ses résultats au bac, lui ont conseillé une double majeure éco/gestion + langues étrangères appliquées. (ce n'était pas ce qu'il voulait faire à la base.)
Ca ne lui a pas plu, il n'a rien foutu (pour ne pas changer), et il s'est vautré en éco.
revirement : il est allé voir le service orientation, a expliqué qu'il voulait faire la même chose, mais sans avoir à travailler, et on l'a orienté sur un DUT Techniques de Commercialisation. 2 ans bien cools pour lui, il a eu son DUT mais n'aime pas le commerce, donc retour à la case départ.
Il est parti en fac d'histoire, avec l'idée d'être prof. Il est parti à Nice parce que pas mal de connaissances là-bas, ne fiche toujours rien, et est major de sa promo en histoire avec 16,3 de moyenne au 1er semestre... (bon, en géo, qu'il n'aime pas spécialement, il doit tourner à 12).
Voilà, nous en sommes là pour l'instant avec lui. Je ne me fais aucun souci pour lui malgré ces méandres, je sais au plus profond de moi qu'il s'en sortira toujours et que tout ira bien pour lui !
Et pourtant, il nous en a fait voir quand il était petit ! Pendant plusieurs années, il a menacé de se tuer. Il disait souvent que quand il aurait 18 ans, il "achèterait un flingue, tuerait Jonathan (son frère aîné) et se tuerait ensuite".... et autres réjouissances du même style !
Pour Florian, c'est plus compliqué. Il a été testé en moyenne section de maternelle, (WPPSI) il n'était pas bien dans la classe ; la psychologue a recommandé certaines choses, la maîtresse n'a jamais rien voulu savoir.
En grande section, il passait tout son temps libre à écrire (il savait lire, déjà), et l'instit ne savait plus comment le gérer, donc les instits ont pris la décision de l'envoyer au CP. Nous étions fin novembre.
Ca a été la pire décision qui pouvait être prise, mais nous ne le savions pas encore !
Il est arrivé en plein contrôles, l'instit les lui a fait faire comme les autres, "pour voir exactement où il se situait".
Il n'avait pas appris à former ses lettres, était parti de maternelle avant qu'ils aient commencé, et était arrivé au CP alors que la révision était terminé Du coup, il a dû écrire correctement tout de suite des phrases entières.
Il était super mal, disait qu'il allait se mettre dans une poubelle et fermer le couvercle, comme ça, il ne poserait plus de problème à personne...
Bref, enfant agité, problèmes de socialisation, écriture déplorable, tenue des cahiers lamentable, bref.
Il a vu le psy scolaire en cours de CP, la maîtresse étant un peu débordée, le psy l'a retesté, mais franchement, les psys scolaires, au secours !!! Son QI avait dégringolé de plus de 20 points !!! Autant dire l'état dans lequel il devait être !
Arrivé en CM2, la maîtresse ne se satisfaisant pas de cet état de fait, nous a envoyés chez une psychomotricienne. Une ébauche de diagnostic de dyspraxie a été posée, mais sans grande conviction.
Bilan chez l'orthoptiste, chez l'orthophoniste, pour m'entendre dire que le souci était psychologique.
Soit. Donc RV avec une psychologue clinicienne, qui, au bout de quelques mois, nous a appelés en nous disant qu'elle n'arrivait pas à le cerner, et que c'était très grave, que nous devions de toute urgence consulter un pédo-psychiatre parce qu'il allait devenir schizophrène...
Moi, mère de 4 enfants, dont 3 étaient déjà grands, je ne me suis pas affolée, et lui ai répondu que je ne partageais pas son inquiétude, qu'il allait grandir et que ça allait s'arranger.
J'étais dans une fureur noire contre cette femme qui n'a pas su reconnaître ses limites et a tout mis sur le dos du gamin ! Et je me disais que si elle avait assené ça à des parents dont c'était le 1er enfant, quels dégâts elle aurait pu faire !!!
Bref, il est maintenant en 5e, ça se passe relativement bien, il est toujours agité, mais son écriture tend à s'améliorer, il est plus à l'aise avec les autres, même s'il reste un peu de chemin à faire !
Au niveau des 2 autres, pas de problème apparent ; ils n'ont jamais émis le souhait d'être testés, je n'en ressentais pas le besoin, donc on ne l'a pas fait et on ne sait pas, mais sincèrement, ça ne change rien de toute façon, ou pas grand-chose...
De notre côté, je pense qu'il y a effectivement un truc héréditaire !
Mais ce n'est sans doute pas si simple, qu'une simple loi de Mendel !
Je partage bien ton avis quant à l'attitude de l'institution scolaire et aux solutions qu'elle propose... soit tu vas dans le privé, et encore, ça a ses limites, soit c'est marche ou crève !!!
C'est vrai que pour les enfants en difficulté, il peut y avoir des solutions mises en place ; pour nos enfants, rien...
J'espère avoir un peu répondu à tes questions, n'hésite pas si tu en as d'autres !
Et désolée d'avoir été si longue, on aurait peut-être dû faire ça par MP !!!