par casefloti » Mer Déc 16, 2015 8:56 pm
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Pourquoi un enfant mord
LES MORSURES CHEZ LE JEUNE ENFANT
En collectivité, nous sommes régulièrement confrontées au problème des enfants qui se mordent.
La morsure est un acte si subitement arrivé qu’il est souvent impossible à prévenir. C’est un geste banal et très courant chez les tout-petits.
Mais ce geste somme toute banal est ressenti par l’adulte comme agressif car il fait mal, ce qui entraine des réactions d’inquiétude.
Dès la naissance, la bouche et la région qui l’entoure sont pour le bébé la partie la plus importante du corps : c’est ce qui a été décrit comme la phase orale du développement du nourrisson. Par la bouche, le nouveau-né cherche le téton de la maman pour se nourrir et dans le même temps trouver du réconfort, se sentir en sécurité.
Introduire le mamelon dans la bouche et le téter est une grande source de plaisir et de bien-être pour le tout petit et ce désir de prolonger cette agréable sensation se poursuit même une fois l’estomac bien rempli.
En quelque sorte, le bébé « dévore sa mère ».
L’enfant croque sa mère pour essayer de garder un morceau d’elle à l’intérieur de lui-même…et combien de mères font semblant de manger leur bébé, provoquant alors des éclats de rire de l’enfant.
Ce comportement avec sa mère, l’enfant l’étend à d’autres objets: il mord tout ce qu’il aime, aussi bien un jouet que la main ou la joue d’un autre enfant. Il découvre l’effet de ses actes: que va-t-il se passer?
Tous ses actes sont pour lui une découverte, la recherche d’un plaisir de contact.
Très vite, le nourrisson apprend à se procurer ce plaisir par d’autres manières : indépendamment de la fonction de nourriture et de la personne, l’enfant peut sucer son pouce ou accepter la sucette qu’on lui propose.
Le stade oral :
Ce stade va de la naissance à environ 1 an, durant cette période c’est la bouche qui est le centre principal de la stimulation et donc la tâche majeure du développement
sera le sevrage.
C’est la bouche qui durant cette période apporte le plus de satisfaction à l’enfant ne serait-ce parce
qu’elle permet de satisfaire au premier besoin qui est la nutrition. Peu à peu sucer mâchouiller, mordre, manger et embrasser permettent de réduire les tensions.
Si l’expression normale de ces comportements est entravée, alors une frustration peut s’instaurer.
Elle peut par la suite devenir une fixation à ce stade, laquelle aura des répercussions sur le
comportement de l’individu à l’âge adulte.
Le stade anal :
De un à trois ans c’est un moment ou l’enfant devient de plus en plus sensible à la région anale,
c’est également le moment où les parents mettent en place des habitudes de propretés.
Il y a donc pour Freud déplacement de la zone d’intérêt pour l’enfant de la zone orale à la zone anale.
Le stade phallique :
C’est certainement le stade, de 3 à 5 ans le plus connu puisque c’est la période où est censé se situer le complexe d’Oedipe. Dans la théorie freudienne, cette période tient une place particulière dans l’aspect identificatoire de la construction de la personnalité.
Le petit enfant s’identifie à la personne de même sexe que lui dans le couple parental. Le jeune enfant manifesterait donc une sorte d’attachement sexuel au parent de sexe opposé.
Lorsque les premières dents apparaissent, une nouvelle phase de développement de l’intelligence commence : les mouvements de la bouche pour sucer se transforment pour mordre.
Avec sa bouche, l’enfant non seulement mange mais pense. Le fait de mordre devient alors le plus grand amusement de l’enfant, un moyen pour lui d’exprimer son affection et ses désirs comme l’était auparavant celui de sucer (mais l’enfant n’est encore pas en mesure de comprendre la différence entre les morsures pour témoigner de l’affection et les morsures agressives de défense).
L’enfant peut alors utiliser la morsure pour attirer l’attention des autres sur lui, et s’il n’est pas encore capable de s’exprimer par des mots, le fait de mordre peut aussi être un moyen de communication.
Plus l’enfant grandit, plus la morsure est utilisée en cas de frustration, c’est-à-dire lorsque l’enfant ne peut communiquer naturellement.
Souvent les enfants qui mordent leurs frères ou sœurs ou leurs parents, le font par besoin d’affection, il s’agit d’une démonstration précoce de jalousie et d’un besoin d’être regardé, reconnu et aimé.
Ce qui ne signifie par pour autant que ces enfants ne sont pas aimés mais simplement qu’ils ont des besoins supérieurs à d’autres.
En grandissant, certains enfants vont se servir de leur bouche pour s’imposer se positionner en tant que « leader ».
Mordre n’est souvent qu’une étape avant l’acquisition du langage.
A savoir…., un enfant sur cinq est un jour passé par cette période ! Souvent, le geste remplace la parole… faute de mots, l’enfant a recours à la morsure. En général, cette période durant laquelle bébé mord est passagère, et ce, notamment, dès que votre enfant est plus à l’aise dans son langage et sa motricité.
La morsure, décharge brutale de tension
La morsure reste un acte impulsif que l’enfant ne peut contrôler, ni maîtriser.
Il correspond souvent à une décharge brutale d’une tension, d’un malaise intérieur, d’une frustration qui submerge l’enfant et qu’il ne sait pas encore exprimer par des mots.
C’est pourquoi, si l’enfant agressé a besoin d’être consolé, l’enfant agresseur a aussi besoin de trouver du réconfort et de la compréhension de la part de l’adulte.
L’enfant ne sait pas comment exprimer autrement son malaise, ne voit pas d’autres façons de résoudre un problème qui l’obsède et pour lequel il ne saisit pas la nature.
L’enfant a le droit d’exprimer sa colère, son malaise, mais il n’a pas le droit de faire mal, ni à un autre, ni à lui-même.
L’adulte doit être là pour signifier à l’enfant qu’il a le droit d’être en colère, de se sentir malheureux, de ne pas supporter certaines situations, mais il n’a pas le droit de faire mal aux autres.
L’adulte doit signifier à l’enfant qu’il est là pour l’aider à comprendre ce qui le perturbe, à atténuer son malaise intérieur et à rechercher d’autres moyens d’exprimer sa souffrance et sa violence qu’en agressant un autre enfant. On peut essayer d’en parler et c’est à l’adulte de mettre des mots sur ce qu’il peut comprendre de la difficulté de la frustration de l’enfant. Les activités seront ainsi orientées afin de leur permettre d’élaborer des situations qu’ils ont vécues et de mettre en scène des conflits ou des angoisses que certaines d’entre elles provoquent en eux.
Si un enfant mord tous azimuts, c’est qu’il n’arrive pas à s’exprimer et à se faire comprendre, cela l’angoisse, il devient agressif… Cette attitude s’accompagne parfois d’autres difficultés en matière de motricité, de propreté, d’accès au langage.
Il peut arriver aussi que la séparation au moment du sevrage ait mal été négociée. Il est possible également que des ruptures aient eu lieu dans son entourage et qu’elles l’aient perturbé. Il faut rechercher les causes possibles d’angoisse :
La morsure est un phénomène transitoire qui a tendance à disparaître, notamment dès que l’enfant a acquis une meilleure maitrise du langage.
Mordeurs fréquents : mettre des mots sur les maux
Comment réagir face à un bébé qui mord ?
Intervenir systématiquement et sans hésitation! Quelle que soit la raison, rien ne justifie un tel comportement! Vous avez déjà interdit ce comportement, mais il revient au galop? Répétez!
Consoler tout d’abord l’enfant mordu,
Expliquer à l’enfant que mordre fait mal (« Tu vois, on voit la marque de tes dents, ça fait mal, ton copain pleure »)
Dire à l’enfant que vous désapprouvez son geste (et pas lui…): « Je ne veux pas que tu mordes», lui dire qu’il peut ne pas être d’accord mais qu’il peut demander ou dire « Non » plutôt que de mordre,
Rappeler à votre enfant qu’il n’a pas le droit de mordre, et trouver des idées afin de l’aider à exprimer ses colères et mécontentements.
Si l’enfant a acquis le langage, enseignez à l’enfant à reconnaître ses émotions en lui donnant les mots dont il a besoin pour verbaliser sa colère, sa frustration ou son désir de pouvoir ou d’attention. Peut-être apprendra-t-il à user des mots plutôt que de ses dents!
Ne pas le punir, cela ne l’empêcherait pas de recommencer, au contraire. Mieux vaut profiter de l’occasion pour livrer à l’enfant les clés de la vie en collectivité à un moment où il va entamer sa phase de socialisation. Pourquoi ne pas lui dire, par exemple : « Tu peux jouer avec d’autres à condition de ne pas mordre. Quand on grandit, on ne mord plus. Et si tu n’es pas content ou si tu as besoin de quelque chose, demande-le ! Lui rappeler qu’il ne doit pas faire de mal aux autres.
La réparation de la faute
Les adultes ont souvent besoin de susciter une réparation à la suite d’un comportement agressif: « va lui faire un bisou maintenant… ». C’est vouloir nier, annuler ces sentiments de colère, de violence que l’enfant ressent en lui.
Chercher à comprendre ce que nous signifie l’enfant.
« - On dirait que chacun de vous deux veut prendre le même objet? »
Les mots partagent et médiatisent. Ils restituent à l’enfant un espace où il est sujet de son envie, de sa colère, de son amour. Il est essentiel que l’enfant qui a mordu réalise que le désaccord de l’adulte ne vise pas ses sentiments, mais cette façon-là de les exprimer.
Ce qu’il ne faut pas faire :
Dire à l’enfant qu’il est méchant,
Le mordre à son tour: la violence engendre la violence. Mordre l’enfant en retour est une solution à bannir. Du point de vue éducatif, ce serait absurde de pratiquer vous-même un acte que vous interdisez… l’enfant n’y retrouverait plus son latin. Quant à l’argument qui consiste à prétendre que cela lui permettrait de prendre conscience de la douleur qu’il occasionne chez l’autre, ce serait le mésestimer. Lorsqu’il voit son copain en larmes, il comprend vite qu’il ne lui a pas fait du bien !